Augmentation inquiétante des cancers chez les adolescents et jeunes adultes en France selon une nouvelle étude

Selon une nouvelle étude, l'augmentation inquiétante des cancers chez les adolescents et jeunes adultes en France est due à l'essor de six types de cancers, notamment le glioblastome (+6,11 % par an).

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Une récente enquête de Santé publique France révèle une hausse significative de six types de cancers chez les adolescents et jeunes adultes en France, une tendance qui préoccupe les spécialistes de santé publique. Cette étude, financée par la Ligue contre le cancer, a analysé l’évolution des cancers chez les 15-39 ans sur une période de vingt ans, entre 2000 et 2020, dans 19 départements français.

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Les résultats montrent que certains cancers progressent de façon alarmante dans cette tranche d’âge. Le glioblastome, une tumeur cérébrale agressive, connaît la plus forte augmentation avec une progression de 6,11 % par an. Le carcinome du rein arrive en deuxième position avec une hausse annuelle de 4,51 %, suivi du liposarcome (cancer des tissus mous) qui augmente de 3,68 % chaque année.

D’autres cancers affichent également des taux d’incidence en hausse, comme le lymphome de Hodgkin (+1,86 % par an), le cancer du sein (+1,60 %) et le cancer colorectal (+1,43 %). Ces chiffres contrastent avec la baisse observée pour certaines tumeurs malignes, notamment les mélanomes qui diminuent de 3,05 % par an, probablement grâce aux campagnes de prévention contre l’exposition excessive au soleil.

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« L’augmentation des lymphomes de Hodgkin est également observée dans les autres pays européens, principalement pour la forme scléro-nodulaire », précise le rapport. Toutefois, les causes spécifiques de cette maladie, qui touche le système immunitaire, restent encore mal identifiées.

Augmentation inquiétante des cancers chez les adolescents et jeunes adultes en France selon une nouvelle étude
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L’étude souligne que l’incidence globale des cancers chez les 15-39 ans a augmenté de 1,62 % par an entre 2000 et 2014, avant de connaître une légère baisse de 0,79 % par an entre 2015 et 2020. Ces données proviennent d’un échantillon représentant 24 % de la population française métropolitaine.

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Les types de cancers varient considérablement en fonction de l’âge et du sexe. Chez les plus jeunes (15-19 ans), les leucémies, lymphomes, tumeurs du système nerveux central et sarcomes représentent 66 % des cas, tandis que cette proportion tombe à 19 % chez les 35-39 ans. À l’inverse, les mélanomes et certains carcinomes deviennent beaucoup plus fréquents avec l’âge, passant de 23 % à 73 % des cas entre ces deux tranches d’âge.

Des différences marquées existent également entre les hommes et les femmes. Chez les hommes, les cancers testiculaires, les lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens, les mélanomes et les carcinomes gastro-intestinaux dominent. Pour les femmes, ce sont les cancers du sein et de la thyroïde ainsi que les mélanomes qui sont les plus fréquents.

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L’augmentation du cancer du sein chez les jeunes femmes constitue un sujet particulier d’inquiétude. Il demeure le cancer le plus diagnostiqué chez les femmes de moins de 40 ans, avec une hausse annuelle de 1,60 %. Les facteurs explicatifs potentiels incluent des modifications des habitudes de vie, de l’alimentation ou encore des facteurs environnementaux.

Les chercheurs pointent plusieurs pistes pour expliquer ces tendances préoccupantes. L’obésité pourrait jouer un rôle dans l’augmentation des cancers du système digestif (y compris colorectal) ainsi que des cancers du rein, bien que cette hypothèse nécessite des recherches supplémentaires pour être confirmée.

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Les auteurs de l’étude reconnaissent certaines limites méthodologiques : « Ces résultats ne portent pas sur l’ensemble de la population, mais sont exhaustifs pour la zone concernée », précisent-ils. Ils soulignent également que pour certains cancers, notamment les tumeurs du système nerveux central, l’interprétation doit rester prudente en raison des évolutions dans les classifications et des progrès en matière de diagnostic qui ont pu influencer les statistiques.

Cette publication constitue une première en France, car elle applique une nouvelle classification internationale (classification de Barr) et considère une population élargie des 15-39 ans, alors que les études précédentes se limitaient généralement aux 15-24 ans.

Si les cancers chez les jeunes restent relativement rares comparés à ceux touchant les personnes âgées de plus de 60 ans, ces résultats soulignent toutefois la nécessité de renforcer la recherche sur les facteurs de risque. « Des efforts sont nécessaires pour identifier les facteurs de risque responsables de ces tendances, afin de promouvoir ou de renforcer les stratégies de prévention chez les adolescents et jeunes adultes », conclut le communiqué.

L’étude note toutefois un point encourageant : certains cancers voient leur incidence diminuer ou se stabiliser. La baisse des cancers de la tête et du cou (-1,24 % par an) et la stabilisation des tumeurs germinales malignes testiculaires (après une augmentation jusqu’en 2012) témoignent de progrès dans certains domaines.

Pour les carcinomes du tractus génital, majoritairement des cancers du col de l’utérus, les perspectives sont prometteuses grâce à la vaccination contre le papillomavirus (HPV). « À l’instar d’autres pays, l’incidence de ce cancer pourrait diminuer si la couverture vaccinale contre le papillomavirus augmentait », indique le rapport, qui rappelle l’objectif national d’atteindre une couverture vaccinale de 80 % chez les adolescents d’ici 2030.

Ces nouvelles données constituent un outil précieux pour orienter les politiques de santé publique, notamment en matière de prévention. Elles soulignent l’importance de sensibiliser les jeunes aux facteurs de risque modifiables et de poursuivre les recherches pour mieux comprendre les causes de ces augmentations.

Pour consulter l’étude complète et obtenir plus d’informations, Santé publique France a mis en ligne la synthèse détaillée sur son site officiel ainsi que sur celui de l’Institut national du cancer.

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