Depuis des siècles, le cresson occupe une place discrète mais essentielle dans les pharmacopées traditionnelles. Aujourd’hui, la science confirme ce que les herboristes pressentaient : ses feuilles et graines germées renferment des trésors nutritionnels capables de stimuler nos défenses naturelles.
Les composants clés du cresson
Avec seulement 15 kcal pour 100 g, cette crucifère se hisse au sommet des aliments les plus denses en nutriments. Une étude américaine de l’université William Patterson lui a même attribué le titre d’« aliment le plus sain au monde » grâce à son profil nutritionnel exceptionnel.
La vitamine C constitue son atout majeur. Les analyses révèlent 51,5 mg pour 100 g – soit davantage que dans l’orange –, ce qui en fait un apport crucial pour activer les lymphocytes T et les phagocytes, soldats de première ligne contre les pathogènes. Associée à la vitamine A (100 % des besoins quotidiens pour une portion) et au zinc, elle forme un trio synergique pour optimiser la réponse immunitaire.

Un bouclier antioxydant méconnu
Le cresson se distingue par sa concentration en glucosinolates, molécules précurseurs d’isothiocyanates. « Ces composés bioactifs modulent l’activité des cytokines, ces messagers chimiques qui orchestrent la réaction inflammatoire », explique une étude publiée dans Nutrients.
Lors d’essais cliniques, des chercheurs ont observé une régulation des marqueurs pro-inflammatoires (IL-6, TNF-α) après consommation de cresson, suggérant un rôle dans la prévention des dérèglements auto-immuns. Ses polyphénols, quant à eux, neutraliseraient les radicaux libres générés par le stress oxydatif, facteur de vieillissement cellulaire prématuré.
Des vertus au quotidien
Pour profiter pleinement de ses vertus, le choix du mode de consommation s’avère déterminant. « Les graines germées concentrent jusqu’à 40 fois plus de nutriments que la plante mature », souligne un rapport de Biovie. Une salade associant jeunes pousses, noix et huile de colza permet d’optimiser l’assimilation des vitamines liposolubles.
Les sportifs y trouveront un allié de choix. Une étude allemande démontre que la consommation de 85 g de cresson avant l’effort accélère la récupération musculaire tout en atténuant l’inflammation post-exercice. Les nitrates naturels qu’il contient améliorent par ailleurs l’oxygénation tissulaire.
Précautions et perspectives de recherche
Si ses bienfaits semblent prometteurs, les experts recommandent toutefois de ne pas abuser. Sa richesse en vitamine K (267 % des AJR pour 100 g) nécessite une vigilance chez les personnes sous anticoagulants. Les nutritionnistes conseillent de varier les sources de crucifères (chou kale, brocoli) pour éviter les excès de glucosinolates.
Des travaux récents explorent son potentiel contre les infections virales. Une équipe de l’INRA mène ainsi des recherches sur l’effet inhibiteur de ses composés soufrés sur la réplication du virus de l’influenza. Bien que préliminaires, ces résultats pourraient ouvrir des pistes préventives intéressantes.
Ce qu’il faut retenir
Le cresson n’est pas un remède miracle, mais son intégration régulière dans l’alimentation, de préférence cru, renforce durablement les mécanismes de défense naturels. Associé à une hygiène de vie équilibrée, ce légume-feuille millénaire mérite sa place dans nos assiettes modernes.