Le botox responsable d’une grave maladie neurologique : l’Agence du médicament met en garde

Huit cas graves de botulisme liés à des injections illégales de botox alertent sur les risques mortels de ces pratiques. L’ANSM rappelle que seuls les médecins habilités peuvent administrer ce traitement.

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© Photo : GeorgeRudy (Depositphotos)

Huit femmes ont été hospitalisées en réanimation pour des difficultés respiratoires exigeant une trachéotomie, avec des pronostics vitaux engagés… L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur les dangers du botox injecté hors cadre médical, après un « cluster exceptionnel » de cas de botulisme en région parisienne.

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Entre août et septembre 2024, ces patientes ont présenté des symptômes sévères dans les 48 heures suivant des injections illégales réalisées dans un centre esthétique francilien. « Difficulté à parler, à avaler, à marcher, vision double… Pour certaines, on était dans des situations de mise en jeu du pronostic vital », précise Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance à l’ANSM. Le botulisme, maladie neurologique liée à la toxine botulique, reste rare, mais mortel dans 5 à 10 % des cas selon l’Institut Pasteur.

Des pratiques illégales qui prospèrent sur les réseaux sociaux

Promues sur TikTok ou Instagram, ces injections hors cadre légal exposent à des risques majeurs. « Seuls les médecins spécialistes en chirurgie plastique, dermatologie ou ophtalmologie peuvent administrer ce médicament », rappelle l’ANSM, qui a saisi la justice en septembre 2024. Le centre impliqué a depuis été fermé.

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Le problème ? Des « surdosages » et des techniques approximatives. « La toxine peut se propager au-delà du site d’injection, atteindre les muscles respiratoires et nécessiter une ventilation en réanimation », explique le Dr Clémence Marois à BFMTV, neuroréanimatrice à la Pitié-Salpêtrière. Un scénario observé chez ces huit femmes, dont le rétablissement a pris plusieurs semaines.

Botulisme : une course contre la montre

Le traitement combine antitoxine botulique (si administrée dans les 72 heures) et soutien des fonctions vitales. « On maintient le patient jusqu’à l’élimination naturelle de la toxine, qui bloque les nerfs sans les détruire », précise la spécialiste. Cependant, le passage en réanimation, « loin d’être anodin », laisse des traces physiques et psychologiques.

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Face à ce phénomène inquiétant, l’ANSM appelle à la vigilance : « Tout prestataire d’esthétique qui injecte du botox met illégalement en danger ses clients ». Entre 2023 et 2024, les signalements à l’Ordre des médecins ont bondi de 67 %, illustrant l’ampleur d’un marché parallèle estimé à plusieurs millions d’euros.

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