L’asthme chez l’adulte, un phénomène en hausse à ne pas négliger

L’asthme chez l’adulte touche un patient sur deux et résulte souvent d’une exposition à des polluants environnementaux ou professionnels. Une toux persistante peut révéler la maladie, qui nécessite un diagnostic précoce pour adapter la prise en charge thérapeutique.

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@ Photo : AndrewLozovyi (Depositphotos)

Longtemps associé à l’enfance, l’asthme se déclare pourtant chez un adulte sur deux aujourd’hui. Une réalité méconnue qui interroge sur les causes environnementales et les mécanismes de cette maladie respiratoire en pleine expansion.

L’asthme de l’adulte : une réalité sous-estimée

Contrairement aux idées reçues, près de la moitié des diagnostics d’asthme concernent des personnes de plus de 20 ans. Les données présentées lors du récent Congrès de pneumologie de langue française à Marseille confirment cette tendance. Certains patients n’ont aucun antécédent respiratoire dans leur jeunesse, ce qui rend le diagnostic complexe. Les pneumologues insistent sur l’importance d’une consultation dès les premiers signes persistants.

Pollution et environnement des facteurs clés

L’origine multifactorielle de l’asthme chez l’adulte implique souvent des expositions prolongées à des irritants. La pollution atmosphérique joue un rôle majeur, mais l’air intérieur n’est pas en reste : produits ménagers agressifs, insecticides ou moisissures constituent des déclencheurs méconnus. Les professions exposant à des substances volatiles – comme celles de boulangers, de coiffeurs ou de travailleurs du BTP – présentent des risques accrus, avec 10 à 20 % des cas liés au milieu professionnel.

Des symptômes trompeurs chez l’adulte

Si la gêne respiratoire et les sifflements restent des marqueurs classiques, l’asthme de l’adulte se manifeste parfois par une toux sèche persistante au-delà de trois semaines. Beaucoup d’individus attribuent ce symptôme à un simple rhume ou à une fatigue passagère, ce qui retarde le diagnostic. Les variations saisonnières ou les efforts modérés peuvent aggraver la gêne, nécessitant une exploration fonctionnelle respiratoire.

Adapter la prise en charge à l’âge du patient

La gestion de l’asthme à l’âge adulte diffère de celle des enfants. Les traitements de fond par corticostéroïdes inhalés restent la base, mais les médecins doivent considérer d’éventuelles comorbidités (reflux, apnée du sommeil) et l’impact des habitudes de vie. L’éducation thérapeutique joue un rôle crucial dans la maîtrise des techniques d’inhalation et l’identification des facteurs aggravants.

Prévention et sensibilisation : des enjeux majeurs

Réduire l’exposition aux polluants domestiques et professionnels apparaît comme une priorité de santé publique. Les campagnes de dépistage ciblant les populations à risque pourraient améliorer le diagnostic précoce. Les chercheurs soulignent parallèlement la nécessité d’étudier davantage les interactions entre vieillissement pulmonaire et environnements toxiques.

Vers une meilleure reconnaissance sociale

La méconnaissance de l’asthme tardif entraîne souvent une errance médicale et un isolement des patients. Les associations plaident pour une communication renforcée sur cette forme de la maladie, encore trop souvent perçue comme un trouble pédiatrique.

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