Une nouvelle piste thérapeutique prometteuse contre le SOPK, principal facteur d’infertilité féminine

Une avancée majeure contre le SOPK, principal facteur d'infertilité féminine : des chercheurs français ont développé une piste thérapeutique ciblant l'hormone AMH, offrant espoir aux femmes infertiles en raison de ce syndrome hormonal répandu.

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© Photo : Freepik

Des chercheurs français viennent de franchir un cap décisif dans la lutte contre le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), qui est considéré comme l’une des principales causes d’infertilité féminine. Cette piste thérapeutique novatrice pourrait transformer radicalement le quotidien de millions de femmes affectées par cette affection hormonale complexe.

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Le SOPK touche environ 10 % des femmes et se caractérise par un déséquilibre hormonal marqué par la présence de nombreux follicules immatures bloqués dans leur développement. Cette condition entraîne une production excessive d’hormones masculines, notamment la testostérone, ce qui perturbe l’ovulation et affecte considérablement la fertilité.

Une découverte majeure sur les mécanismes du SOPK

Les travaux menés par l’équipe de Paolo Giacobini, directeur de recherche à l’Inserm au Centre de recherche Lille Neurosciences et cognition, ont mis en lumière un mécanisme fondamental dans l’apparition du SOPK. Leurs résultats, publiés le 11 avril dans Cell Metabolism, démontrent l’implication cruciale de l’hormone anti-Müllérienne (AMH) dans l’apparition des symptômes.

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Les scientifiques ont réussi à bloquer l’activité de cette hormone chez des souris, empêchant ainsi l’apparition des principaux symptômes du syndrome, tels que l’infertilité féminine et les troubles métaboliques provoquant une prise de poids.

La mini-puberté : période clé dans le développement du SOPK

La recherche révèle que la période de « mini-puberté » joue un rôle déterminant dans l’apparition ultérieure du SOPK. Paolo Giacobini explique ce phénomène : « La mini-puberté est une phase transitoire clé dans la croissance de tous les mammifères (y compris l’être humain). Elle survient dans les premiers jours ou les mois suivant la naissance selon les espèces. Pendant cette période, on observe une stimulation des neurones qui produisent une hormone, appelée GnRH (pour gonadotropin-releasing hormone), qui régule les fonctions de reproduction. Cela entraîne une augmentation de la production d’hormones sexuelles telles que la testostérone chez les mâles et les œstrogènes chez les femelles. Cette poussée hormonale précoce prépare le corps à la fonction de reproduction future ».

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Les chercheurs ont administré trois injections d’AMH à un groupe de souris peu après leur naissance. Ces souris ont par la suite développé des symptômes similaires au SOPK à l’âge adulte.

L’anticorps Ha13 : une approche thérapeutique innovante

Face à ces observations, les chercheurs ont développé un anticorps nommé Ha13, capable de bloquer spécifiquement les récepteurs de l’hormone AMH. Ce traitement a été administré à deux groupes distincts de souris : le premier l’a reçu durant la mini-puberté, tandis que le second l’a reçu à l’âge adulte, alors que les symptômes du SOPK étaient déjà présents.

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Les résultats obtenus sont remarquables, comme le souligne Paolo Giacobini : « Administrés lors de la mini-puberté, ces bloqueurs d’hormone AMH ont eu un effet préventif : les souris du premier groupe n’ont pas développé les principaux symptômes du SOPK plus tard dans leur vie. Et chez les souris adultes qui en souffraient déjà, les anticorps ont permis de faire reculer les symptômes : les cycles, l’ovulation et les taux d’androgènes sont revenus à la normale, ce qui suggère que la fertilité a très probablement été améliorée. »

Perspectives futures pour les femmes souffrant de SOPK

Cette avancée scientifique représente un espoir considérable pour les femmes atteintes de SOPK, d’autant plus que les traitements actuels ciblent uniquement certains symptômes (acné, hyperpilosité) sans s’attaquer aux causes fondamentales du syndrome.

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Toutefois, le chercheur précise : « En ce qui concerne les êtres humains, l’administration du traitement lors de la mini-puberté n’est pas possible dans l’immédiat, dans la mesure où le diagnostic du SOPK survient seulement après les premières règles et où des travaux supplémentaires doivent étudier les conséquences à long terme de ce ‘blocage’ sur l’organisme. En revanche, les anticorps ciblant le récepteur de l’AMH pourraient à l’avenir représenter une piste thérapeutique prometteuse pour le traitement des troubles liés au SOPK, chez les femmes adultes. Étant donné l’impact majeur du SOPK sur la fertilité et sur la qualité de vie, cette étude représente une avancée majeure pour la santé des femmes et la médecine reproductive. »

Un impact potentiel sur plusieurs complications de santé

Le SOPK est également associé à plusieurs complications de santé, notamment les maladies cardiovasculaires, le surpoids et le diabète. La découverte réalisée par les chercheurs lillois pourrait donc avoir des répercussions positives sur plusieurs aspects de la santé féminine.

Un brevet a été déposé par l’équipe de recherche, confirmant le potentiel thérapeutique de cette approche innovante. Pour les millions de femmes touchées par le SOPK, cette avancée scientifique française offre un nouvel espoir de traitement direct contre les mécanismes biologiques à l’origine de leur condition.

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